dimanche 4 novembre 2012

Et L'UDI ?

Le débat fantomatique de l'autre soir, entre François Fillon et Jean-François Copé, a fait couler beaucoup d'encre pour dire qu'il ne s'y passait rien. Pourtant, une question aurait sans doute permis qu'il en sorte quelque chose : que comptez-vous faire, si vous êtes élu, par rapport à la nouvelle UDI ?

En effet, la fondation de l'Union Des Indépendants ressuscite bien l'ancienne UDF. Les centristes sont été les grands sacrifiés de la dernière campagne, et il n'est pas étonnant que, cantonnés au choix entre la stratégie suicidaire de François Bayrou et le rôle d'"idiots utiles" au sein de l'UMP, ils aient sauté sur l'occasion que leur offrait Jean-Louis Borloo.

Le nouveau dirigeant de l'UMP devra en fait choisir. S'il opte pour un franc partenariat avec l'UDI, incluant des négociations électorales, n'importe quel centriste de l'UMP comprendra qu'il vaut mieux être hors de l'UMP que dedans. (Encore que.. Alain Juppé affirmait que le principal parti de droite peinait à trouver pour toutes les élections des candidats de niveau suffisant.) Inversement, si le nouveau patron  de l'UMP se maintient dans la ligne de déploration adoptée jusque là par Jean-François Copé, il devrait alors refuser toute négociation d'ensemble avec les centristes indépendants.

En fait, la question de fond était : l'UMP reste-t-elle sur les bases du projet de 2002, cherche-t-elle toujours à unir toute la droite et le centre ? N'est-il pas trop tard pour y organiser des courants ? On aurait pu encore demander aux deux candidats ce qu'ils pensaient du scepticisme initial de Nicolas Sarkozy lors de la création de l'UMP, du refus chiraco-juppéiste d'y organiser les fameux courants....

Outre le peu de goût pour le débat dans la famille gaulliste, on mesure ici à quel point l'habitude des élections présidentielles a profondément simplifié (pour ne pas dire plus) les émissions politiques autour des personnalités en vue du moment. Il devient difficile de penser en terme de familles politiques, de partis, voire même de stratégie. La communication est essentielle, son analyse passionnante, mais elle ne peut tenir lieu de tout.

Prendre un parti suppose que l'on lui impulse une stratégie. Les alliances en font partie. Nos institutions supposent l'organisation de deux camps, elles semblent postuler un bipartisme qui nous échappe, tout simplement parce que le clivage droite/gauche n'est pas le seul en France. Il y a la frontière qui passe entre le PS et le Front de gauche, et celle qui traverse en partie l'UMP aujourd'hui, séparant pro- et antieuropéens.

Et c'est cela qui explique les échecs récurrents du bipartisme... aujourd'hui dimanche 4 novembre, sur Canal +, Anne-Sophie Lapix, en excellente professionnelle a posé la question des rapports avec l'UDI à Bruno Lemaire (qui refuse de prendre position entre Jean-François Copé et François Fillon)... et la réponse de celui-ci a été symptomatique : le nouveau président de l'UMP devra se déterminer. On pourrait penser qu'en ce moment précis, l'élection du président allait être l'occasion d'un choix clair.

Mais il faut dire que tout conspire à l'opacité : la tradition de non-débat des gaullistes, la courte défaite de Nicolas Sarkozy et les débuts très difficiles du tandem François Hollande- Jean-Marc Ayrault. Il faut de grandes défaites, et l'impression que tout est à reconstruire pour que de fortes propositions puissent naître dans un parti. L'heure n'est pas à l'autocritique, quand on a pour dans quelques années la perspective de succès électoraux faciles. 

1 commentaire:

STEPHANE FLEURY a dit…

Rama Yade à Aulnay-sous-Bois : le blog Aulnaylibre ! interdit d’entrée ! Ma lettre à Rama Yade
Bonjour à vous,
Vous trouverez ci-dessous une lettre adressée à Rama Yade suite à sa visite hier soir à Aulnay-sous-Bois. Pendant cette réunion le blog d’information locale libre et indépendant Aulnaylibre ! a été exclu de la salle sans ménagement comme le prouve la vidéo prise sur place (Salle Chanteloup) où des membres de l’UDI (l’Union des Démocrates et Indépendants) me claque la porte au nez. Cette séquence illustre la difficulté du citoyen lambda à pouvoir témoigner des événements de l’actualité.
Très chère Rama Yade,
apprenant votre visite à Aulnay-sous-Bois, annoncée dans plusieurs blogs locaux, je me faisais une joie légitime d’entendre votre message d’espoir pour notre ville et plus largement le territoire de Seine-Saint-Denis réputé difficile. En tant que représentante de l’UDI (l’Union des Démocrates et Indépendants) mais plus encore ancienne secrétaire d’Etat chargée des droits de l’homme vous incarnez pour moi des valeurs humanistes d’écoute, d’ouverture et de respect de l’autre. Pourtant hier soir à la salle Chanteloup j’ai été très mal accueilli. Une fois passées quelques minutes, une sorte de vigile musclé m’a fait comprendre sans ménagement que je n’étais pas le bienvenu et qu’il était préférable que je sorte. Comme je suis poli, je suis parti sans faire d’histoire.
Toutefois pour garder un souvenir de votre venue j’ai enclenché ma caméra à la porte d’entrée et avec les deux minutes à peine de batterie qui me restaient (j’avais filmé à quelques pas de là un autre événement à l’usine l’Oréal) j’ai capturé la vidéo ci-dessous qui décrit plus que des mots la situation douloureuse que j’ai vécue. Pardonnez le ton mais aussi l’émotion qui perce dans la voix face à cet instant de non démocratie. Je pensais que l’UDI ouvrait des portes et des perspectives. Elle semble les claquer et les fermer au nez au contraire. Ce matin allez savoir pourquoi je suis triste de ne simplement pas avoir pu vous écouter et vous croiser...
Avec tout mon respect,
Stéphane Fleury, pour la rédaction d’Aulnaylibre ! blog local d’information libre et indépendant sur la ville d’Aulnay-sous-Bois
Pour information liens vers l’article et la vidéo :
http://www.aulnaylibre.com/article-rama-yade-a-aulnay-sous-bois-le-blog-aulnaylibre-interdit-d-entree-ma-lettre-a-rama-yade-112505242.html
http://www.youtube.com/watch?v=2LwDAD-KZk8
A votre disposition pour toute information complémentaire, très cordialement, Stéphane Fleury (06 81 95 11 50)