Le retrait de la candidature Borloo relève de déterminants à la fois personnels et collectifs.
Personnels, tout d'abord : les centristes vivent actuellement ce que les souverainistes ont vécu de manière chronique. Ils se sont engagés derrière un leader qui n'a manifestement pas la force de caractère, et la capacité à prendre des risques, qui permettent à un homme politique de s'imposer. Les qualités intellectuelles, discursives, humaines de Jean-Louis Borloo, son expérience n'ont pas suffi. Sa capacité à tenir un discours véritablement centriste, et à initier l'éventuel ralliement d'écologistes modérés non plus.
Il ne suffit pas d'avoir un profil. Il faut être prêt à se lancer, y compris quand les temps sont "troublés". Et il faut se sentir responsable de ceux qui se mouillent pour vous, de ceux qui ont pris le risque de se situer, de s'éloigner de leurs amis pour vous suivre.
Les déterminants collectifs ne sont cependant pas à négliger : les centristes demeurent des leaders sans troupes, et cumulent les réseaux de notables inorganisés. Ils n'ont pas travaillé ni vraiment renouvelé leurs thèmes centraux : le libéralisme politique, le "social" (oui, mais comment ? Il semble que la question soit considérable), l'Europe (le souhait de "plus de fédéralisme", à mon sens, ne suffit plus), et la question des alliances n'a pas été suffisamment explicitée.
Je pense que ces déterminants collectifs peuvent servir de base à tous les renoncements.
Maintenant, le retrait de Jean-Louis Borloo va-t-il profiter à Nicolas Sarkozy ? Rien n'est moins sûr. Toute une partie de l'électorat de droite modérée est orphelin. Il aura du mal à se rallier à un autre candidat de gauche que Manuel Valls, pourrait éventuellement suivre François Hollande, à la condition expresse, et pour l'instant non remplie, que celui-ci renonce à être l'homme de la synthèse socialiste. Il irait vers Hervé Morin, mais pas en grand nombre. Peut-être que Dominique de Villepin pourrait en retrouver une bonne partie.
L'inconnue demeure cependant les axes de campagne de Nicolas Sarkozy, et ici le rôle de Bruno Lemaire est déterminant, dans un contexte de déliquescence idéologique profonde de l'UMP. On attend logiquement (avec toutes les limites de la logique en politique) une mise en oeuvre du bilan du quinquennant, délicate du fait de l'aspect touffu et inachevé de l'action gouvernementale, mais la question du projet d'avenir nous projette dans les brumes du mystère.
Non, le retrait de Jean-Louis Borloo ne va pas clarifier les choses. En politique, seuls des projets charpentés et rassemblant un camp, ou au moins une famille politique, apportent de la clarté. Pour l'instant, quand bien même l'intérêt suscité par la primaire socialiste indique un intérêt profond d'une grande partie des français pour le débat politique, rien n'indique que la campagne à venir serait porteuse de solutions nouvelles et/ou de choix décisifs.
Personnels, tout d'abord : les centristes vivent actuellement ce que les souverainistes ont vécu de manière chronique. Ils se sont engagés derrière un leader qui n'a manifestement pas la force de caractère, et la capacité à prendre des risques, qui permettent à un homme politique de s'imposer. Les qualités intellectuelles, discursives, humaines de Jean-Louis Borloo, son expérience n'ont pas suffi. Sa capacité à tenir un discours véritablement centriste, et à initier l'éventuel ralliement d'écologistes modérés non plus.
Il ne suffit pas d'avoir un profil. Il faut être prêt à se lancer, y compris quand les temps sont "troublés". Et il faut se sentir responsable de ceux qui se mouillent pour vous, de ceux qui ont pris le risque de se situer, de s'éloigner de leurs amis pour vous suivre.
Les déterminants collectifs ne sont cependant pas à négliger : les centristes demeurent des leaders sans troupes, et cumulent les réseaux de notables inorganisés. Ils n'ont pas travaillé ni vraiment renouvelé leurs thèmes centraux : le libéralisme politique, le "social" (oui, mais comment ? Il semble que la question soit considérable), l'Europe (le souhait de "plus de fédéralisme", à mon sens, ne suffit plus), et la question des alliances n'a pas été suffisamment explicitée.
Je pense que ces déterminants collectifs peuvent servir de base à tous les renoncements.
Maintenant, le retrait de Jean-Louis Borloo va-t-il profiter à Nicolas Sarkozy ? Rien n'est moins sûr. Toute une partie de l'électorat de droite modérée est orphelin. Il aura du mal à se rallier à un autre candidat de gauche que Manuel Valls, pourrait éventuellement suivre François Hollande, à la condition expresse, et pour l'instant non remplie, que celui-ci renonce à être l'homme de la synthèse socialiste. Il irait vers Hervé Morin, mais pas en grand nombre. Peut-être que Dominique de Villepin pourrait en retrouver une bonne partie.
L'inconnue demeure cependant les axes de campagne de Nicolas Sarkozy, et ici le rôle de Bruno Lemaire est déterminant, dans un contexte de déliquescence idéologique profonde de l'UMP. On attend logiquement (avec toutes les limites de la logique en politique) une mise en oeuvre du bilan du quinquennant, délicate du fait de l'aspect touffu et inachevé de l'action gouvernementale, mais la question du projet d'avenir nous projette dans les brumes du mystère.
Non, le retrait de Jean-Louis Borloo ne va pas clarifier les choses. En politique, seuls des projets charpentés et rassemblant un camp, ou au moins une famille politique, apportent de la clarté. Pour l'instant, quand bien même l'intérêt suscité par la primaire socialiste indique un intérêt profond d'une grande partie des français pour le débat politique, rien n'indique que la campagne à venir serait porteuse de solutions nouvelles et/ou de choix décisifs.
2 commentaires:
le retrait de jean-louis borloo peut-il profiter à Bayrou?
Oui, j'ai eu tort de ne pas aborder cela. Avec une limite : François Bayrou peut connaître en atténué la même mésaventure que Ségolène Royal : être trop marqué par 2007. Le problème est la solitude où il s'est enfermé.
Hervé Morin lui fera peu d'ombre, peut-on penser. Mais l'électorat à récupérer c'est surtout la droite modérée qui aura du mal à voter Sarkozy...
Une victoire de Martine Aubry aux primaires pourrait par contre le remettre en selle du côté de l'électorat centre gauche.
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